En rapport avec mon projet d’entreprise, un petit article de La Croix qui présente ce qui pousse les entreprises à s’engager dans le mécénat d’entreprise (et celui-ci du Journal du net) : de moins en moins l’envie de « faire de la comm' » et de plus en plus l’envie de créer un sentiment de « fierté d’appartenance », notamment pour fidéliser les employés et donc faire des économies sur le recrutement de remplaçants. C’est aussi pourquoi, plutôt que de faire un chèque auprès d’une oeuvre caritative, les mécènes sont de plus en plus nombreux à offrir des prestations en nature, réalisées sur le terrain associatif par les employés. Ce qu’on appelle le mécénat de compétences.
Soit dit en passant, je n’aime pas l’utilisation du mot « appartenance » dans ce contexte de « fierté d’appartenance » (ni d’ailleurs dans le contexte « we own our customers », « we own the market », etc.). Mais bon… L’idée, par contre, correspond à ce que je rencontre chez les représentants d’entreprises mécènes à qui je présente des projets informatiques d’intérêt général : je commence souvent par voir un responsable de la comm mais, au final, rien n’avance si les responsables ressources humaines ne sont pas de la partie. Et parfois c’est bien un responsable recrutement ou un responsable « développement RH » (formation et recrutement) qui pousse le plus son entreprise à se lancer dans le mécénat.
Je m’amuse en constatant que le bout de gras « mécénat » n’a pas encore vraiment été disputé entre les directions des grandes entreprises : est-de la juridiction de la comm’ externe ? de la comm’ interne ? des RH ? du marketing ? de la présidence ? De multiples cultures du mécénat sont possibles et les pratiques sont encore balbutiantes et donc fluctuantes.
Les choses se compliquent encore lorsque c’est la pression du client qui amène l’entreprise à s’intéresser au mécénat (d’où l’intérêt de certains responsables marketing). En effet, je constate une sorte d’effet boule de neige vertueux lié à la popularité du concept de développement durable et de sa déclinaison « Responsabilité Sociale des Entreprises » (RSE) dans l’entreprise : ceci se manifeste par exemple par le fait que les acheteurs de grandes entreprises commencent à introduire des questionnaires « que faites-vous en matière de développement durable ? » dans leurs appels d’offres et autres sélections de fournisseur. C’est drôlement efficace pour amener un dirigeant d’entreprise à réaliser que le mécénat, ce n’est ni un joujou de président pour se faire plaisir, ni de la poudre aux yeux, mais aussi un gage de qualité / durabilité du point de vue de ses clients (ou du moins c’est perçu comme tel). Bref, les choses continuent à bouger dans le joli monde du mécénat d’entreprise et c’est tant mieux puisque c’est là-dessus que je mise.