Archives de catégorie : Humains en réseaux

Modèles économiques du logiciel libre

Jacques Prades compare le modèle organisationnel et économique des “Community Development Corporations” (coopératives territoriales à but social) et celui des logiciels libres (open source). Il explique que si les modèles économiques keynesiens de fixation d’un prix par les mécanismes d’équilibrage de l’offre et de la demande ne s’appliquent pas efficacement aux logiciels libres (les licences d’utilisation sont gratuites), ce n’est ni faute d’offre ni de demande ; les mécanismes d’auto-renforcement des technologies de réseau se révèlent plus efficaces :

l’information a ceci de particulier que lorsqu’on ne connaît pas l’information, on ne veut pas la payer puisqu’on ne voit pas pourquoi on payerait quelque chose qu’on ne voit pas ; et lorsqu’on a l’information, on ne voit plus pourquoi on la payerait puisqu’on la possède. […] lors de l’échange d’un bien matériel, celui qui acquière perd l’objet tandis que pour un bien immatériel, celui qui vend l’information la conserve […] Si personne ne veut en payer le prix, alors chacun peut collaborer à la construction de cette information en échange de quoi il jouit de son usage. Or, plus la communauté s’agrandit sur cette base et plus l’utilité de la technologie progresse selon les mécanismes d’auto-renforcement des technologies de réseau. Et comme le coût d’entrée dans la communauté est faible, il n’y a pas de raison pour que cela s’arrête.

Economie solidaire et TIC

Jacques Prades, de universitaire toulousain, étudie la faisabilité de l’exploitation des technologies de l’information pour le bénéfice de projets relevant de l’économie solidaire. Il évoque le “bluff technologique” des discours sur la “démocratie électronique”, les “autoroutes de l’information”, les “technopôles” ou la “fracture numérique” et considère que :

utilisées sur des terrains en marge où cherchent à se construire de nouvelles socialités, les nouvelles technologies peuvent participer à des logiques économiques novatrices lorsque l’outil nourrit un projet politique.

Jacques Prades place le développement des TIC comme la poursuite du mouvement de la révolution industrielle, qui a permis l’apparition des prothèses physiques que sont les machines mécaniques, les TIC offrant des prothèses cognitives.
Inspiré par l’image des prothèses cognitives, je soumets à votre sagacité une autre image, mais de mon invention : celles des machines cognicoles. Cette idée consiste à établir un parallèle entre d’une part la mécanisation de l’agriculture qui a permis de passer d’une agriculture “artisanale” à faible productivité à l’agriculture “industrielle” moderne (avec toutes les problèmes sociales et économiques associées et d’autre part l’informatisation de l’économie des services. Plus particulièrement, dans un domaine comme le développement open source, qui me semble relever de mécanismes de développements à caractère d’artisanat à grande échelle, n’y a-t-il pas une opportunité de gains de productivité grâce aux “machines cognicoles” que constituent des outils comme les wikis, les logiciels de bug tracking (bugzilla, …), les logiciels de gestion de source ? De même que l’on parle d’agriculture, peut-on parler de cogniculture pour désigner l’activité qui consiste à produire, manipuler et transformer des savoirs ? Je pense par exemple aux activités d’enseignement, de formation, de conseil, de création de contenus, de recherche, de création de logiciels. Fermons la parenthèse pour poursuivre avec Jacques Prades…
Il évoque le risque de glissement de motivation qui menace les structures de l’économie solidaire :

plus l’activité devient pérenne et plus le fonctionnement quotidien de l’activité économique l’emporte sur le combat politique, phénomène renforcé par l’observateur qui tend à gommer l’acte militant pour ne retenir que les logiques qui fonctionnent. Ces logiques sont toujours tiraillées par l’attraction du marché qui garantit une autonomie de décision vis-à-vis de l’Etat et celle de l’Etat qui tend à institutionnaliser les structures.

Jacques Prades présente ensuite un panorama de l’économie solidaires en distinguant différentes structures économiques dont le mobile est d’ordre politique : des entreprises “classiques” se prétendant solidaires en se dotant de chartes éthiques, l’Etat qui adopte une gestion associative des politiques publiques en déléguant à des associations certaines de ses prérogatives “solidaires”, les structures combinant marché et Etat telles que les crèches parentales et les régies de quartier, et certaines structures coopératives innovantes (LETS, …).
La différence principale entre l’économie “classique” et l’économie “solidaire” relèverait de la relation de ces structures à l’innovation. Pour les structures de l’économie classique, l’innovation est un moteur de profit car elle permet le captage de rentes temporaires. Et cette innovation peut être radicale, d’où l’importance managériale de la conduite du changement. Pour les structures de l’économie solidaire, l’innovation est la traduction immédiate d’un mobile politique. Elle porte généralement sur des objets sociaux (innovation sociale). Mais sa mise en oeuvre est rendue plus difficile par des pratiques managériales d’ordre démocratique. Elle prend donc la forme d’innovations incrémentales ou “secondaires”.
L’innovation dans l’économie solidaire émergerait à la frontière entre différentes catégories : à la frontière entre le marchand et le non marchand (l’acteur public gérant des objectifs de marché, et l’acteur privé abusant des ressources publiques), à la frontière entre producteur et consommateur (avec l’émergence de mode de production “raisonnés” et de modes de consommation “militants”). Le modèle de développement des structures d’économie solidaire serait basé sur la multiplication des structures (développement en rhizomes) plutôt que par grossissement par investissement fondé sur des économies d’échelle.
Cette dernière idée suggère que l’application sur le champ de l’économie solidaire des techniques classiques de financement par capital risque ne serait pas pertinente. Pourtant, ces tentatives se multiplient (voir aussi ceci).

Le capital risque au service du développement durable et de l’innovation sociale

Le Club Professionnel Entrepreneuriat Social de l’ESSEC a organisé une conférence sur le thème du “capital-risque au service du développement durable et de l’innovation sociale”. On y cite la société de capital risque “Afrique Initiatives” de Michel Rocard, la “Société d’Investissement France Active” d’Edmond Maire et l’association à but non lucratif américaine Ashoka. Ces organismes s’inspirent du fonctionnement des sociétés de capital risque “classiques” mais financent des projets de création d’entreprise, en général qui permettent de :

donner priorité aux plus démunis, pour autant qu’ils aient un projet simple, modeste, mais qui tienne la route à terme et soit viable économiquement

Comprendre REST

Pour répondre à une question posée sur ce carnet, voici ma collection de liens vers les ressources que j’ai trouvées les plus abordables pour comprendre ce qu’est le modèle architectural REST (REpresentational State Transfer) (par ordre décroissant de digestibilité) :

ZEO et “scalabilité” de Zope

ZEO est un produit logiciel (distribué sous licence open source) qui permet, à partir du serveur d’application Zope, de constituer des architectures techniques offrant de bonnes capacités de disponibilité et de montée en charge. ZEO est une solution client-serveur qui permet à plusieurs serveurs Zope de partager le même base de persistence objet ZODB. Les schémas de cette présentation brésilienne de la bête vous en disent plus. A voir également : le produit (commercial) “Zope Replication Server” de la société Zope Corporation (à l’origine du développement de Zope). ZRS permet de répliquer une base ZODB de manière à ce qu’elle ne constitue plus le point critique de l’architecture.

Ecologies industrielles

Encore une belle idée rapportée par worldchanging.com : le concept d'”écologies industrielles”. L’idée consiste à modéliser la complexité des flux de matière entre installations industrielles à la manière dont on modélise une chaîne alimentaire ou un système écologique “classique”. Plus encore que modéliser, ce concept permettrait de concevoir des systèmes de relations entre industries qui minimiseraient leur impact sur l’environnement au sens large. Un exemple célèbre d’un tel système conçu intentionnellement concerne le parc industriel de Kalundborg, au Danemark. L’histoire raconte que les usines de ce parc industriel ont établi des formes de symbiose : ce que rejettent les unes est consommé par les autres. La consommation en eau et en énergie ainsi que la quantité de polluants émis par ces usines auraient ainsi grandement diminué. L’histoire précise également que le facteur clef du succès d’un tel système réside dans la qualité des relations entre les ingénieurs actifs dans ce parc : transparence et ouverture seraient leur credo.

Développement d’une architecture informatique durable

Les grandes entreprises ont besoin de stratégies informatiques, en particulier en matière d’architecture applicative. Voici donc une esquisse de stratégie architecturale.

  1. Objectifs stratégiques
    • sécuriser l’environnement informatique : maintenir la sécurité de fonctionnement du système d’information, faire cesser la prolifération désordonnée des technologie, maîtriser l’incendie du e-business
    • optimiser les économies : réduire les coûts sur le long terme, gagner en productivité
    • bâtir un ordre social pour la communauté informatique : ordonner les investissements informatiques, se doter d’une politique, de règles d’architecture, de processus de contrôle, construire une communauté interne pour soutenir et faire appliquer cette politique
    • => “triple bottom line” => comment assurer développement durable d’une architecture informatique ? une architecture “future-proof” ?
  2. Objectifs tactiques : construire une architecture applicative durable …
    • … du point de vue économique : à moindre TCO = “scalable” (évolutivité, capacité à supporter des développements futurs à moindre coût), exploitable et maintenable (minimiser les coûts récurrents), à moindre investissement (licences logiciells, …)
    • … du point de vue écologique : sûre et robuste quelles que soient les évolutions du reste de l’environnement informatique (sécurité, interopérabilité, portabilité, évolutivité), sobre en ressources (en ressources réseaux, en infrastructure), assurant une autonomie vis-à-vis de son environnement (indépendance vis-à-vis des politiques commerciales des fournisseurs, indépendante de l’évolution des métiers de l’entreprise, indépendante des évolutions de l’organisation de l’entreprise à moyen terme y compris acquisitions et cessions),
    • … du point de vue social : appuyée sur un modèle de gouvernance durable, qui implique toutes les parties prenantes de la gestion des systèmes d’information (y compris les fournisseurs et éditeurs, les services utilisateurs, les équipes informatiques, la direction générale), offrant des ancrages de l’organisation dans des communautés locales et des réseaux de partenariat étendus (avec d’autres entreprises partenaires, avec les futurs gestionnaires de cette architecture, …)
    • donc appuyée sur les principes architecturaux suivants :
      • couplage faible et couplage tardif : les composants mis en oeuvre doivent offrir une modularité extrême, pouvoir évoluer indépendamment les uns des autres, être “agnostiques” sur l’usage qui sera fait des données qu’ils traitent ou produisent (de manière à en maximiser les opportunités de réutilisation), faire les hypothèses les plus réduites possibles sur les évolutions à venir du S.I., ne pas requérir de vision globale (ni d’étude globale) préalable à leur mise en oeuvre, supporter une dynamique d’évolution “en bazar” plutôt qu’ “en cathédrale”, s’assembler selon le modèle REST (REpresentational State Transfer) plutôt que selon le modèle RPC (Remote Procedure Call)
      • l’architecture applicative est isolée des métiers : de même que la fonction financière de l’entreprise peut être rendue indépendante des spécificités de ses métiers, l’architecture applicative, pour être durable, doit être considérée comme indépendante des métiers d’entreprise ; sa portée est universelle dans l’entreprise ; son universalité offre des opportunités de benchmarking et de partenariat étendues avec les acteurs externes
      • respect absolu des standards les plus ouverts possibles : qu’il s’agisse d’un standard de facto (informatique “legacy”, monopole commercial, …) ou de jure (spécifié par un organisme de normalisation), un standard est ouvert si :
        • il “vient de l’Internet”, i.e. on peut observer un grand nombres de ses implémentations sur l’Internet, ses spécifications détaillées sont publiées sur l’Internet, la communauté qui l’a élaborée privilégie l’Internet comme mode de collaboration,
        • il dispose d’implémentations nombreuses et diverses et l’une de ses implémentations est distribuée sous une licence de type “open source”,
        • ses spécifications sont élaborées par une communauté ouverte : regroupant des acteurs d’origine et de taille diverses, avec une barrière à l’entrée très basse, et sachant tirer partie des contributions qui lui sont adressées sur la base de l’intérêt objectif de celles-ci et non de l’identité du contributeur
  3. Objectifs opérationnels
    • contrôler l’architecture par le biais des relations fournisseurs : favoriser systématiquement la mise en concurrence des fournisseurs informatiques, n’acquérir une technologie que lorsqu’elle s’accompagne d’une offre de services supportée par une communauté de prestataires à la fois diversifiée (plusieurs sociétés de services) et dynamique (nombreuses références, nombreuses contributions), ne placer des fournisseurs en situation de monopole (contrats cadres) qu’à condition de préparer le changement futur de fournisseur (si les conditions contractuelles ne sont pas respectées ou bien, tout simplement, à l’issue du contrat), rester systématiquement dans une position de fermier (“je cultive ma terre”) plutôt que de métayer (“je cultive la terre du propriétaire”, en l’occurence celle de mon fournisseur), piloter les choix logiciels par les principes architecturaux (couplage faible et tardif, respect des standards)
    • open sourcer l’architecture : c’est-à-dire externaliser les coûts de développement auprès de tiers par le biais d’une redistribution sous lience “open source” des adaptations spécifiques et développements maison, de manière à annuler les coûts d’investissements (pas de coûts de licences à l’achat) et de manière à mutualiser les coûts de développement et de maintenance avec des tiers (autres entreprises utilisatrices, sociétés de services informatiques, informaticiens indépendants) ; pour cela, redistribuer systématiquement les développements maison non stratégiques (non liés à un avantage concurrentiel certain) sous licence “open source”
    • préférer les choix “juste-assez” aux choix “idéaux” (“le mieux est l’ennemi du bien”) : pour évaluer la disponibilité en compétences informatiques nécessaires à l’exploitation et la maintenance de la technologie nouvellement acquise, ne pas confondre la disponibilité suffisante de compétences et la disponibilité maximale de compétences ; appuyer le choix de nouvelles technologies à acquérir non pas sur leur degré absolu de sophistication (ce qui se paie en compétences d’exploitation) et de popularité médiatique (ce qui se paie en coût de licences et de support) mais sur l’adéquation entre celle-ci et le besoin qu’on en a ; si votre système d’information est urbanisé, préférer l’approche “citadine” à l’approche “4×4”

Webisons le développement durable

01 Informatique note que seuls 10% des entreprises du CAC40 publient sur Internet une véritable information sur leur responsabilité sociale et environnementale. A quoi ça sert que Ducros se décarcasse à faire du reporting NRE détaillé en interne si ce n’est pas pour maximiser la transparence de l’entreprise en en publiant les résultats sur le site institutionnel de l’entreprise ?

Le secteur sans but lucratif

Edith Archambault a effectué un travail d’étude qui est devenu une référence pour décrire l’organisation du “secteur sans but lucratif en France et dans le monde”. Voici, ci-après, quelques informations de synthèse glanées dans cette étude.
De plus en plus d’associations loi 1901 se créent en France, notamment pour incarner des solidarités spécialisées (soutien aux victimes d’une même maladie rare, d’un attentat, etc.). Le “tiers secteur” représente 5% des emplois salariés en France (soit environ 1 million de salariés), ce qui est équivalent au volume de l’emploi dans l’agriculture, par exemple. L’emploi salarié dans les associations croît en moyenne de 3,4% chaque année. Toutefois, il inclut un grand nombre d’emplois temporaires ou atypiques (emplois jeunes…). Le budget du tiers secteur est d’environ 45 milliards d’euros, soit l’équivalent du chiffre d’affaire de l’ensemble des services d’eau, gaz et électricité ou encore l’équivalent de la construction mécanique. Il faudrait ajouter à cela l’estimation monétaire du travail bénévole. Le poids du secteur associatif attendrait alors 75 milliards d’euros. Les principaux secteurs d’activité des associations sont les suivants :

  • la culture et les loisirs : 42% du nombre d’associations, 47% du bénévolat, dédiés à l’entraînement sportif, aux mouvements de jeunesse et aux clubs du troisième âge ainsi qu’aux associations culturelles
  • les services sociaux : 33% des dépenses courantes du secteur, 40% de l’emploi du secteur associatif, 21% du nombre d’associations, 16% du bénévolat avec les hôpitaux privés non lucratifs (qui assurent 16% des activités sanitaires en France, loin derrière le secteur public, mais avec une plus grande spécialisation sur le traitement du cancer, de la toxicomanie et la rééducation), les maisons de retraite, et les services sociaux vers les pauvres et les populations en difficulté (handicapés), ainsi qu’avec les services de procimité et de maintien à domicile ; les associations emploient environ 60% des travailleurs sociaux
  • l’éducation et la recherche : 25% des dépenses courants, 21% de l’emploi, avec notamment l’enseignement privé dont 95% d’écoles privées catholiques ainsi que la plupart des écoles de commerce et les associations de parents d’élèves
  • Il est intéressant de noter que les activités d’aide internationale (humanitaire), les fondations et la défense de l’environnement ont un poids économique extrêmement faible malgré une visibilité médiatique et politique élevée.

60% des ressources du secteur associatif proviennent de financements publics dont le premier pourvoyeur est la sécurité sociale, devant les caisses de l’Etat (surtout pour l’enseignement privé) et les communes (pour l’entraînement sportif et les activités culturelles). L’idée que l’Etat délègue aux associations certains services publics est courante. Les dons individuels aux associations sont peu répandus en France (par rapport aux pratiques des autres pays européens par exemple) car la majorité des français a tendance à considérer que ce mode de financement fait double emploi avec l’impôt. Les recettes privées des associations assurent cependant un tiers de leurs revenus, principalement sous la forme des cotisations de leurs membres. Actuellement, ces financements évoluent vers une privatisations des ressources : moins de soutien public, plus de ressources propres. Le bénévolat progresse également de manière considérable.

Le eBay de l’humanitaire

Vous préfereriez aider l’Afrique ou bien l’Asie ? Vous pensez qu’il est davantage nécessaire d’agir sur le développement économique ou bien sur le système éducatif ? Par l’action d’une grosse ONG ou bien par une petite organisation ? Répondez à ces questions grâce au “Find Project Wizard” de GlobalGiving.com et vous pourrez ainsi adresser un don à un projet de développement qui correspond à vos critères d’action, le tout via un paiement en ligne (carte de crédit). GlobalGiving est une société qui agit en tant qu’intermédiaire entre individus donateurs et projets bénéficiaires. (trouvé grâce à worldchanging.com).

Innovation technologique au service du développement durable (suite)

J’avais signalé ici ce rapport sur la place de l’innovation technologique dans les politiques de développement durable des entreprises. J’en retiens également les quelques points particuliers suivants :

  • La gestion de l’environnement est un argument en faveur des stratégies d’entreprises visant à développer des offres de services autour d’offres de produits existantes.
  • La communication des entreprises en matière de développement durable relève soit d’une activité de marketing innovante lorsqu’elle est proactive soit plutôt d’une activité de lobbying lorsqu’il s’agit de défendre certains intérêts économiques de l’entreprise.
  • Pour une entreprise, parmi les motivations à innover, le développement durable ne figure pas parmi les priorités.
  • Les dirigeants d’entreprise peuvent difficilement convaincre les actionnaires de la rentabilité d’une stratégie de développement durable sans une intervention publique qui aille explicitement dans ce sens.
  • Les stratégies d’innovation observées diffèrent selon la taille de l’entreprise : “une grande entreprise pourra définir une stratégie à long terme, mobiliser ses ressources en R&D, améliorer sa communication interne et externe et pratiquer le lobbying tandis qu’une petite enteprise préfèrera investir dans des innovations plus pointues ou des niches de marché et mobiliser la créativité de l’ensemble du personnel”.
  • une technologie au service du développement durable doit à la fois être propre (ne pas porter atteinte à l’environnement) et sobre (consommer peu de ressources).

Information Architecture

Le concept d’EIA (Enterprise Information Architecture, à ne pas confondre avec EAI = Enterprise Application Integration) est un concept marketing qui désigne un ensemble d’activités informatiques prenant une importante croissante dans l’entreprise : la mise en place de référentiels de données communs à l’ensemble des fonctions, entités, divisions et systèmes d’une même entreprise. Ce concept s’applique dans le cadre de projets liés aux technologies de méta-annuaires (pour constituer et faire vivre des référentiels d’identités de personnes et/ou de structures), aux technologies d’EAI (pour intégrer des systèmes applicatifs transactionnels les uns aux autres, tels qu’un système de prise de commande et un système de pilotage de la production ou de gestion des stocks), et aux technologies de datawarehouse (pour regrouper en un même lieu et sous une forme cohérente les données produites par tous les systèmes informatiques de l’entreprise de manière à produire des tableaux de bord par exemple).
Avec l’émergence des technologies du Web Sémantique, ce concept d’EIA se décline en SIA, comme Semantic Information Architecture. Cet article explique en quoi une activité de SIA permet, par une meilleure compréhension des données de l’entreprise, de créer de la valeur pour celle-ci.

Stratégie annuaires

Pour mener à bien un projet annuaire d’entreprise (avec ou sans méta-annuaires), Phil Windley recommande de se doter d’une démarche stratégique en 5 étapes :

  1. Créer une “Architecture de l’Information dans l’Entreprise” (EIA = Enterprise Information Architecture) pour expliciter le contexte métier de votre stratégie annuaire
  2. Déterminer les standards que votre organisation choisit de respecter
  3. Inventer une politique d’authentification et d’autorisation cohérente avec votre EIA
  4. Planifier et implémenter les services d’annuaires nécessaire à la mise en place de vos politiques
  5. Publier une politique de protection des données privées qui soit en accord avec votre cadre législatif et les attentes de vos parties prenantes

Windley identifie plusieurs sources de gains pour les projets de gestion d’identité : une approche cohérente et systématique des clients, une sécurité accrue pour les applications et l’information “corporate”, une réduction des coûts d’administration des utilisateurs et des droits informatiques, et une meilleure application des politiques de sécurité internes et externes. Pour finir, il conclut par :

Construire une stratégie d’identité électronique qui fonctionne requiert un effort considérable, mais si vous négligez de faire cet effort, plutôt que de constituer un actif, la gestion des identités deviendra une source constante de problèmes et un obstacle pour vos initiatives stratégiques”

Economie sociale et ISR

Les acteurs de l’ économie sociale (coopératives, mutuelles et associations) seraient des champions de l’Investissement Socialement Responsable. Autre idée : la principale faiblesse de l’économie sociale est la difficulté à prendre des risques car les investisseurs ne sont pas rémunérés pour leur prise de risque ; d’où le besoin de sociétés de capital risque spécialisées dans les entreprises de l’économie sociale.

Economie sociale

François Soulage présente l’économie sociale. Il s’agit d’une tradition idéologique qui date des années 1900, s’est éteinte puis a été réinventée dans les années 1970 sous l’influence de Michel Rocard, de la Mutuelle Générale de l’Education Nationale (MGEN) et de la MACIF. L’économie sociale est donc un concept qui désigne aujourd’hui l’activité des coopératives, des mutuelles et du secteur associatif. Jacques Delors a ensuite repris le concept à une échelle plus européenne.