Archives de l’auteur : Jean Millerat

Associations et subventions

L’Express a publié la liste des 100 associations loi 1901 les plus subventionnées par l’Etat français. En 10 ans, le total des subventions ministérielles a doublé pour atteindre près de 2 milliards d’euros en 2000. Mais 80% de ces subventions vont à moins d’une centaine d’associations parmi le million d’associations que regroupe le secteur non lucratif (soit 0,01% d’entre elles).

[C’est le ministère] des affaires sociales, du travail et de la solidarité [qui est] de loin le principal bailleur de fonds des associations avec près de 1 milliards d’euros en 2000. […] “Et la plupart des fonds versés par les ministères sont destinés à des organismes parapublics qui ne sont que des “faux nez” de l’administration.” […] L’une des clefs du système français : une fois une association bien installée, il est difficile, pour un ministère, de lui couper les vivres. […] “Certaines associations caméléons font des demandes à cinq ou six ministères, sans qu’aucune synthèse globale ne soit effectuée par le gouvernement.”

Les associations qui ont donné une forte visibilité de leurs activité, notamment par des manifestations à l’international, ont de plus fortes de chances de voir leurs subventions maintenues sur plusieurs années. Et pour obtenir une subvention, on peut bien sûr compter sur les affinités politiques, certains parlementaires influents disposant notamment d’une enveloppe de plusieurs centaines de milliers d’euros chaque année avec laquelle ils peuvent distribuer des subventions de manière discrétionnaire.
A noter que l’Etat ne représente qu’entre 15 et 20% des recettes associatives, suivis pour les financeurs publics par les collectivités locales puis l’Union Européenne (notamment pour les ONGs).

Différence entre approche orientée-objet et approché orientée-message

Parmi les trois technologies fondamentales du génie logiciels (relationnel, objets et message), Uche Ogbuji souligne les différences entre orienté-objet (incarné notamment par Java) et langages de programmation “agiles” pour XML (incarné notamment par Python). Il évoque, pour une approche orientée message (XML), des méthodologies de développements dites “D4” comme Dynamique, Déclaratif et Dirigé par les Données. Pour lui, l’absolutisme objet a de effets pervers paradoxaux : moindre maintenabilité et moindre réutilisabilité du code. Il ne présente pas la modélisation orientée message comme une panacée mais comme une approche distincte de l’approche objet, et qui se révèle plus efficace pour traiter certains types de problèmes. Bref, à chaque cas sa bonne approche de modélisation : parfois relationnel, parfois objet, parfois message.

Les trois technologies fondamentales du génie logiciel

Trois technologies fondamentales sont nécessaires à l’architecte qui prétend maîtriser le génie logiciel : l’orienté-objet, le relationnel et l’orienté-message. Si l’une de ces trois compétences vous fait défaut, vous risquez de vous casser la figure. Et aujourd’hui, les technologies orientées message (XML) manquent encore un peu de maturité.

Authentification pour Atom

Atom est un protocole de syndication de contenu concurrent de RSS. Il s’agit d’une invention bien pensée (quoique la méfiance de ses concepteurs à l’égard de RDF me laisse perplexe) mais dont le succès reste à mesurer. Toujours est-il qu’il fallait bien accompagner ce protocole d’une solution convenable pour assurer l’authentification des agents aggrégateurs de contenu. Et comme l’authentification HTTP basique ne pouvait pas convenir, Atom recourt à une extension de cette authentification appuyée sur la technologie WSSE. Résultat : une authentification HTTP qui ne requiert ni installation de modules Apache, ni accès aux fichiers .htaccess et permet une utilisation en environnement mutualisé, via des CGIs, le tout avec un bon niveau général de sécurité.

Carnets Web en entreprise

Les carnets Web font progressivement leur apparition dans le monde de l’entreprise. Ils viennent notamment prendre la place des “cahiers de labo” et autres carnets à spirale qui ne quittent pas les mains des ingénieurs et autres cadres en réunion et dans lesquels ceux-ci prennent note de l’avancement de leurs travaux, de leurs idées, des questions qu’ils se posent, des points restant à travailler. L’émergence de ce type d’outils se ferait “en douce”, de la même manière que la messagerie instantanée est arrivée sur le poste de M. Tout le Monde avant que les responsables informatiques ne se saisissent du sujet.

Qu’est-ce que le couplage faible ?

Qu’est-ce que le “couplage faible” ? Le couplage faible, c’est “comme la pornographie” : tout le monde en parle, mais c’est bien difficile à définir :

Je n’essaierai pas aujourd’hui de définir ce qu’est la pornographie… mais je sais que c’en est lorsque j’en vois.

Citation du juge Potter Stewart de la Cour Suprême des USA dans l’affaire Jacobellis contre l’Etat d’Ohio, en 1964.

REST vs. RPC ou REST + SOAP ?

Sur Interwingly, on a essayé de réconcilier le style architectural “REST” et les technologies d’appel à des procédures distantes (RPC). Les arguments d’une possible réconciliation sont les suivants :

  • croire que faire du HTTP GET suffit pour faire du REST, c’est une erreur
  • croire qu’avec SOAP, on ne peut faire que du RPC, c’est une erreur
  • si vous êtes un RESTafarien, vous devriez vous demander pourquoi la plupart des systèmes de bases de données relationnelles modernes incluent un mécanisme de procédure stockée (l’équivalent du RPC)
  • tout serait question d’enveloppe : qu’est-ce que je mets dessus (la référence de ce que j’invoque) ? qu’est-ce que je mets dedans (les paramètres…?)
  • si vous êtes dans le cas d’une application pour laquelle il faut privilégier l’évolutivité (“scalabilité”) et pour laquelle les données sont davantage en lecture qu’en écriture (tiens, ça fait penser aux annuaires LDAP, ça), alors l’approche REST s’impose
  • si vous êtes dans le cas d’une application pour laquelle il convient de gérer des écritures/mises à jour non atomiques, alors c’est peut-être dans SOAP que réside votre solution
  • un point fort de REST par rapport à SOAP + WSDL, c’est la facilité avec laquelle on peut lier des ressources entre elles
  • un point fort de SOAP par rapport à REST serait un gain de performance similaire à celui-ci qui résulte de l’emploi de procédures stockées dans le cas d’une base relationnelle

Bloguons le marché

Le cluetrain manifesto annonçait avec les mots de l’ancienne nouvelle économie que le marketing nouveau prenait la forme de conversations, que les nouvelles technologies permettaient d’abattre la façade commerciale “langue de bois” des entreprises telles qu’on les connaît, que demain, le ciel serait plus bleu et l’herbe plus verte. Dans le même esprit mais de manière plus pragmatique, “Blogging the market” fait le point sur l’émergence des carnets web en tant que support privilégié de la “relation client”.

SolutionsLinux 2004

Ouhla, la, quel salon que Solutions Linux 2004 ! Rien de que des gens très intéressants :

  • le directeur d’une SS2L qui a atterri à ce poste après de nombreuses années de bons et loyaux services au sein d’un groupe du CAC40 qui m’emploie actuellement et qui est réputé pour sa gestion “bon père de famille”, ou comment reprendre une société qui a été mal en point en nommant à sa tête une personne incarnant l’idée de “croissance durable”,
  • un réseau d’ “entreprises agiles” (Ingeniweb, Pilot Systems, Blue Dynamics, …), les Zope Service Providers de l’EuroZope Association, animé par le gourouisé Paul Everitt
  • Paul Everitt lui-même, qui non seulement déniche grâce à son réseautage permanent des projets commerciaux qui me font baver d’envie, mais prophétise également avec conviction un bel avenir pour les ZSP
  • d’autres spécialistes Zope mais qui n’ont pas rejoint le courant Plone ; je retiens notamment le travail de la société Emencia sur le léger Zwook ; Zwook cible la gestion de contenu plus bas de gamme que Plone (ce n’est pas péjoratif) : morale de l’histoire, bien que moins flexible et moins puissant, Zwook offre des fonctionnalités intuitives (quoique d’ergonomie moyenne) qui permettent par exemple de créer/modifier des skins via le Web sans avoir à toucher une ligne de code (sans bidouilles les ZPT ni même les CSS). Mais ce n’est sans doute qu’une question de temps avant que Plone propose quelque chose d’équivalent.
  • la SS2L (Société de Services en Logiciels Libres) Linagora qui m’a impressionné par son expérience autour de la gestion d’annuaires ; ils semblent avoir développé une approche open source de la problématique de la gestion des droits ainsi que de l’intégration de données d’annuaires (méta-annuaires) qui semble empreinte de pragmatisme, mais si elle manque de maturité pour donner lieu à la distribution de produits bien packagés pour y répondre.
  • des copains d’école ! Chez Nexen, on fait aussi dans la “croissance durable” et leur réputation dans le monde PHP francophone n’est plus à faire ; on annonce la publication d’un magazine ciblant les usages de PHP dans le monde de l’entreprise… prometteur !
  • une preuve vivante que le monde est petit : sur le stand de mes copains d’école, j’ai croisé un type qui a eu le culot de me prétendre que l’offre de Gitoyen était pourrie et que les gens de Globenet étaient tous des nazes incompétents alors que primo ce sont aussi des copains à moi et secondo j’admire leur présence au sein le monde associatif ; il m’a suffit de l’entendre pour comprendre qu’il s’agissait du dévoué Benjamin, maître des systèmes de Globenet ! heureux d’avoir enfin pu mettre un visage sur ton nom Benjamin.
  • le Monsieur Linux d’IBM pour l’Europe de l’Ouest avec qui j’ai eu une discussion très intéressante sur l’avenir de l’open source vu par LE géant de l’informatique : linux est un standard incontournable pour qui veut maintenir son leadership sur le marché. Par contre, autant les solutions open source pour l’infrastructure et la sécurité ont fait leurs preuves, autant l’offre open source sur la couche applicative n’est pas encore assez visible sur le marché pour retenir l’attention des titans. Et c’est délibérément qu’IBM ne veut pas anticiper les choses en la matière et se contente de se concentrer sur l’infra, en lorgnant un peu du côté du poste de travail histoire de suivre les initiatives de Novell et de SUN. D’où la juste prophétie de Paul Everitt :

    I picked a deal size (50-250k) that excludes the Sapients and IBMs. That’s just too small for their radar. Which is good, because (sadly) as open source crosses the chasm into the mainstream market, the new customers are going to want a cathedral on the supplier side to balance the bazaar on the software side.
    I say sad, because it means spectators will show up, after all the small companies did all the work, and these big boys will take all the money. I think this is unfair. But, so what, life is unfair, and this happens all the time.

  • des gens de chez Jouve, tiens, tiens… mais eux aussi intéressés sans doute avant tout par les offres pour l’infrastructure plus que pour l’applicatif

Bref, un salon stimulant et qui promet des années à venir riches en rebondissements pour l’avenir de l’open source dans la couche applicative.

Modèles économiques du logiciel libre

Jacques Prades compare le modèle organisationnel et économique des “Community Development Corporations” (coopératives territoriales à but social) et celui des logiciels libres (open source). Il explique que si les modèles économiques keynesiens de fixation d’un prix par les mécanismes d’équilibrage de l’offre et de la demande ne s’appliquent pas efficacement aux logiciels libres (les licences d’utilisation sont gratuites), ce n’est ni faute d’offre ni de demande ; les mécanismes d’auto-renforcement des technologies de réseau se révèlent plus efficaces :

l’information a ceci de particulier que lorsqu’on ne connaît pas l’information, on ne veut pas la payer puisqu’on ne voit pas pourquoi on payerait quelque chose qu’on ne voit pas ; et lorsqu’on a l’information, on ne voit plus pourquoi on la payerait puisqu’on la possède. […] lors de l’échange d’un bien matériel, celui qui acquière perd l’objet tandis que pour un bien immatériel, celui qui vend l’information la conserve […] Si personne ne veut en payer le prix, alors chacun peut collaborer à la construction de cette information en échange de quoi il jouit de son usage. Or, plus la communauté s’agrandit sur cette base et plus l’utilité de la technologie progresse selon les mécanismes d’auto-renforcement des technologies de réseau. Et comme le coût d’entrée dans la communauté est faible, il n’y a pas de raison pour que cela s’arrête.

Clavier virtuel UNICODE

Pour faire un annuaire international qui identifie les gens de manière permanente (même si la personne s’en va et revient, on sait que c’est bien la même personne), rien de mieux que de s’appuyer sur le prénom, le nom et la date de naissance de l’individu. Quel nom ? Le nom d’état civil de naissance et pas un autre. Dans quel alphabet ? Dans l’alphabet “officiel” de l’état civil de naissance de l’invididu ! En effet, M. Müller en Allemagne risque de se faire appeler M. Mueller en France. Et telle personne née en Chine aura du mal à faire saisir sous nom sous forme idéographique dans un système de paye français… Morale de l’histoire, il faut recourir à la translitération et normaliser celle-ci (ISO proposent un certain nombre de normes en la matière). Mais les difficultés ne sont pas terminées. Car pour pouvoir garantir la normalité de la translitération, il est nécessaire de ne pas laisser tout un chacun procéder à la translitération. Il est donc nécessaire de disposer d’un service centralisé de translitération (une appli web). Et pour pouvoir tout de même saisir les prénom et nom de l’individu dans son alphabet d’origine dans cette machine à translitérer, encore faut-il pouvoir saisir des caractères et idéogrammes non supportés par le clavier de l’opérateur de saisie. Là encore, il y a des solutions : les claviers virtuels UNICODE. Ces petits morceaux de code permettent d’afficher un clavier virtuel dans un navigateur Web, clavier supportant tous les jeux de caractères existant (dans la norme UNICODE). Voici les claviers virtuels UNICODE que j’ai repérés :

Ticle and Rope

The Ticle project is going on. It tries to add semantic abilities to Plone. But do the Ticle guys realize that they are kind of reinventing RDF ? or is it just me ? Wouldn’t they better rely on an existing RDF implementation as the ROPE project is trying to do on a lower layer (trying to equip Zope instead of Plone) ? I’m confused… and impatient to see a semantic Plone (or even Zope) in action ! Anyway, keep on the enthusiastic work guys !