Archives mensuelles : août 2011

Le wecena, en chiffres

Avec Aude, de l’incubateur social Antropia, nous avons fait un point sur l’impact social de Wecena depuis sa création. Voici les chiffres…

Les SSII participantes :

  • 7 SSII ont déjà fourni des volontaires
  • Le comité de direction d’une 8ème a donné son aval fin juin et leur premier envoi de volontaire est prévu pour septembre

Les chantiers associatifs soutenus :

  • 2 chantiers pour des associations ont eu lieu et sont terminés
  • 1 chantier a commencé l’an dernier et se poursuit en activité permanente
  • 1 autre chantier a été entamé mais non terminé et ne le sera peut-être pas
  • 1 dernier chantier est en phase d’amorçage (sur le point de démarrer).

Nombre d’ingénieurs volontaires et/ou nombre d’heures de mécénat réalisées :

  • 2009 : 6 volontaires = 70,5 jour.homme
  • 2010 : 14 volontaires = 213 j.h
  • 2011, 1er semestre : 22 volontaires = 236,5 j.h

Au total :

  • 41 volontaires distincts
  • 527,5 j.h (soit 2,4 années.hommes) de travail réalisé par les volontaires
  • auxquels il faut ajouter environ 100 j.h de conseil technologique et méthodologique directement réalisés par Wecena et financés par les SSII participantes.

Précision de vocabulaire : 2 personnes qui travaillent chacune 5 jours, ça fait un total de 10 jours.hommes. On peut également faire 10 jours.hommes avec 5 personnes qui travaillent chacune 2 jours ou bien une qui travaille 5 jours et 5 autres qui ne travaillent que le 1er de ces 5 jours. C’est l’unité de base en gestion de projet. On parle aussi de  semaine.homme, de mois.homme ou d’année.homme. Par exemple, pour construire une fusée, il faut plusieurs siècle.homme.

Le 1er semestre a été super, notamment depuis que Atos (la plus grosse SSII européenne) a rejoint Open et les autres SSII mécènes, et depuis que j’interviens directement dans les agences en province pour mobiliser les salariés en intercontrat sous la forme d’ateliers organisés dans leurs locaux. Du coup, mon chiffre d’affaires du 1er semestre m’a enfin permis de me verser un salaire 100% couvert par l’activité.

Par contre, hormi quelques vaillants volontaires qui n’ont pas pris de congé en juillet, cet été a été bien morne : tout le monde est reparti en mission ou en vacances (et, moi-même, je randonnais en montagne avec ma jolie famille, j’avoue…). Vivement le redémarrage de la rentrée !

Elèves de Grandes Écoles = carottes pour SSII ?

Vous connaissez le concept des carrotmob ? On trouve un commerçant qui accepte un deal du style :  » On vous amène 200 clients ce soir et, en échange, vous vous engagez à consacrer 30% du chiffre d’affaires correspondant pour remplacer toutes vos ampoules à incandescence par des ampoules basse consommation et pour ajouter des produits équitables dans votre catalogue pendant un an ».

Bref, on agite devant le commerçant une carotte (les nouveaux clients) en échange d’un engagement solidaire pour la planète ou les plus démunis (investissement dans du nouveau matériel, changement de fournisseur d’électricité, etc.). Ensuite, « yapluka » rameuter les clients en foule « pour la bonne cause ». Si ça marche, tout le monde y gagne :

  • les clients bénévoles ont fait leur bonne action (et leurs courses !)
  • le commerçant a un chiffre d’affaire suffisant pour investir dans du nouveau matériel bon pour l’environnement ou dans de nouvelles pratiques plus solidaires et durables
  • une bonne cause a été servie de manière concrète (environnement, solidarité, …)

Le concept est américain, sympa et se développe en Europe : avec un certain succès en Allemagne, plus lentement en France. Le plus dur semble être de trouver les commerçant prêts à s’engager : c’est nouveau alors ça suscite forcément un peu de méfiance…

Dans le cas qui m’intéresse, les commerçants sont des SSII. Et les carottes pourraient être… les futurs jeunes diplômés de grandes écoles ! Les élèves intéressés pourraient participer en acceptant d’assister à des journées de recrutement de SSII (présentation de la boîte, simulations d’entretiens) en échange d’un engagement concret de la SSII au profit d’une grande cause (handicap, éducation, pauvreté…). L’idée serait donc la suivante : je trouve une ou plusieurs SSII prêtes à s’engager : pour tout élève de telle ou telle école qui participe à son événement de recrutement, elle s’engage à offrir X journées de travail de ses salariés à une association de solidarité. Les SSII ne s’engagent pas à embaucher les élèves ni les élèves à répondre à n’importe quelle offre d’emploi de la SSII. Les étudiants participants s’engagent juste à participer à l’opération de recrutement, à ouvrir leurs yeux et leurs oreilles pour découvrir l’entreprise, à y déposer leur CV, éventuellement à s’entretenir avec des salariés ou des manages de l’entreprise… De leur côté, les SSII s’engagent à un offrir un nombre important de jours de prestations pour chaque participant. Et je contrôle par la suite que les engagements sont tenus dans les temps. En bonus, les élèves les plus motivés peuvent également aider bénévolement les associations de solidarité qui bénéficient de l’opération.

L’intérêt principal que j’y vois, c’est que les SSII raffolent des futurs jeunes diplômés des grandes écoles et que ce serait une sacrée carotte pour faire en sorte qu’elles fassent davantage don des temps morts de leurs salariés aux associations de solidarité pour lesquelles je travaille. Actuellement, les SSII qui font déjà du wecena font preuve de bonne volonté. Mais, en interne chez elles, convaincre ses collègues, patrons et subordonnés de l’importance de faire du mécénat de compétences n’est pas chose aisée : il manque une carotte concrète !

La question que je me pose encore est la suivante : y aurait-il suffisamment d’élèves de grandes écoles prêts à participer à de telles opérations de recrutement de manière à développer les dons de compétences des SSII au profit des associations de solidarité ? A votre avis ?