Archives mensuelles : octobre 2002

Ce que le Web Sémantique n’est pas

Le Web Sémantique, ce que c’est, on le sait (plus ou moins). Ce que ce n’est pas, on ne le sait en général pas.
– Par exemple, le WS n’est pas de l’intelligence artificielle : les
applications RDF ne prétendront pas à l’intelligence mais restreindront leur
exploitation de RDF à un usage délibérément limité pour être efficace. Par
contre, l’union de toutes les données RDF à travers les applications Web
sera une source universelle de données d’une richesse extraordinaire.
– De plus, les applications RDF n’auront pas besoin (au moins au début) de
fournir des justifications de leurs raisonnements (« proof generation »).
Elles se contenteront d’avoir à fournir une réponse à une question dans leur
compétence (« proof validation »).
– Le Web Sémantique n’est pas un simple relifting des méthodes de
formalisation des connaissances (« knowldege representation »). De même que le
Web n’est pas un simple relifting de l’hypertexte (tel qu’il existait dans
les aides de logiciels sous Windows par exemple). Le Web Sémantique est à la
formalisation des connaissances ce que le Web est à l’hypertexte : il
s’exempte des hypothèses centralisées de vérité absolue (pas de
contradiction), d’exhaustivité de la connaissance (pas de trous) et de
« prouvabilité » totale et s’intèresse à ce que l’on peut faire avec des
connaissances incomplètes voire contradictoires.
– Le Web Sémantique, même si il n’est pas une modélisation
entités-relations, a beaucoup avoir avec ce mode de représentation.
– Le Web Sémantique n’est pas une nouvelle forme de base de données
relationnelles. Mais l’une des principales forces qui le fait avancer, c’est
l’idée d’exprimer sur le Web la richesse des données des bases
relationnelles de manière à les rendre traitables par toutes les machines
connectées. Le Web Sémantique est un modèle de données spécialement conçu
pour faciliter l’articulation de données provenant de différents modèles de
données. L’une de ses principales fonctions est de permettre l’ajout
d’information se rapportant à diverses bases de données et des traitements
complexes sur les données provenant de tous ces modèles.
– Le Web Sémantique n’est pas un système d’inférence. En effet, il a pour
objet de décrire la réalité dans sa complexité et fait donc très peu
d’hypothèses simplificatrices qui viserait à rendre ces descriptions traitables rapidement par un ordinateur. Par exemple, le Web Sémantique n’a pas de bornes. Comme le Web, on peut le parcourir sans jamais savoir quand il convient de s’arrêter. Heureusement, le Web permet de distinguer des périmètres (sites, racines d’URL…) qui permettent de bâtir des hypothèses réductrices en aval. Mais le contenu du Web Sémantique reste ouvert et donc unificateur. De plus, les systèmes d’inférence reposent généralement sur l’hypothèse que les faits soumis ne sont pas contradictoires. Au contraire, le Web Sémantique supposera que l’analyse des sources des descriptions qu’il contient permettra seul de pouvoir traiter celles-ci de manière utile.

Conseil pour le reporting en développement durable

Quels sont aujourd’hui les acteurs français du marché les plus compétents pour procéder à l’analyse fonctionnelle d’un besoin en matière de reporting pour le développement durable, dans un contexte industriel international ? Difficile, aujourd’hui, de trouver de tels acteurs. Voici cependant quelques pistes, parmi les professionnels du management environnemental ayant un lien particulier avec l’informatique :

Décrire les réseaux de terroristes

Ce cher Valdis Krebs illustre par
l’exemple
l’usage que l’on peut faire des techniques de cartographie
informatisée des réseaux sociaux. Et l’exemple est plaisant puisqu’il s’agit de construire, à partir de données issues de la presse, le réseau des relations établies entre des personnes impliquées dans l’organisation des attentats du 11 septembre 2001. L’analyse statistique du réseau ainsi constitué semble donner des résultats conformes à l’analyse policière de ces relations puisqu’il conforte le rôle central de Mohammed Atta dans l’activité de ce réseau. Ce type d’analyse peut avoir un rôle pour illustrer, lors de la poursuite de criminels devant la justice, la convergence de faisceaux d’indices quant au rôle de tel ou tel individu dans une organisation. Mais la nature intrinsèquement secrète de ce type d’organisation fait que les données nécessaires à la cartographie sont forcément difficiles à obtenir, sauf lors de rares phases d’activités préparatoires à un crime. Il ressort également de cette petite étude que les relations structurant une telle organisation sont souvent de nature familiales ou liées à de longues années passées ensemble dans une même école, un même environnement affectif ou relationnel. Et que sur c’est sur ce terreau de confiance que se batissent les réseaux criminels.

Animer un réseau de personnes

Valdis Krebs est un consultant spécialisé en analyse de réseaux humains grâce à des logiciels.
Selon lui, pour animer un réseau de personnes de manière à en tirer le meilleur, il faudrait :
1/ cartographier les relations « qui échange avec qui » qui constituent un réseau de workflow,
2/ cartographier les relations « qui apprend de qui » ou « qui explique à qui » qui constituent un réseau de savoir,
3/ identifier les groupes de personnes les plus connectées entre elles au sein du réseau de savoir, ce sont des communautés de savoir,
4/ développer les liens du réseau de workflow qui permettraient de connecter entre elles des communautés de savoir distinctes et qui n’existent pas encore fortement.
Ce type de liens permettraient de combler des « trous structurels » dans des réseaux de relations. C’est en comblant ces trous structurels qu’un acteur obtiendrait un avantage compétitif sur ses pairs, notamment pour créer des produits et des services innovants.
La cartographie de réseaux relationnels permettraient de distinguer des opportunités de gains de productivité par exemple en distinguant des groupes de collaborateurs distincts qui gagneraient à échanger entre eux de manière à constituer des communautés de pratiques. Toujours selon Valdis Krebs, les individus et les groupes les plus efficaces dans une organisation seraient ceux qui, par leurs relations avec d’autres groupes et individus, auraient une portée relationnelle la plus large possible dans le réseau pour un nombre minimum de relations directes.
Construire des communautés émergentes et des réseaux informels serait une activité proche de celle du jardinage : mettre des ressources à disposition, éliminer des obstacles et « attendre que ça pousse ». Les actions trop directives auraient peu d’effets ou des effets contre-productifs. Enfin, une représentation réticulaire du monde serait nécessaire pour pouvoir s’adapter au chaos et à la complexité de changements continuels. Valdis Krebs recommande donc aux professionnels des ressources humaines de se concentrer non plus sur l’individu (ou même le collectif) mais sur les réseaux relationnels entre individus et groupes.

TCM: Markets are conversations

Le chapitre 4 du ClueTrain Manifesto établit une analogie entre les marchés et les
conversations. Ci-après, quelques reprises d’idées-clefs et citations de
passages remarquables.
– Par exemple, l’un des principes du marketing « de masse » serait de diffuser
un message au marché (« mon produit est le meilleur… »). Mais il n’existe
aucune demande pour de tels messages. C’est pourquoi l’auteur qualifie le
marketing classique d’Anti-Conversation. Personne, sur le marché, n’a envie
de porter attention à de tels messages. C’est pourquoi les commerciaux
jouent la comédie, les communiqués de presse se racontent comme des
histoires et les publicités se déguisent en messages éducatifs.
Heureusement, les consommateurs sont de moins en moins dupes. De même, le
marketing « classique » s’apparente à la guerre : on parle de « campagnes
marketing », on « cible » des marchés, on bombarde la cible de messages pour
« pénétrer » le marché. Les auteurs regrettent un marché dans lequel
producteurs et consommateurs se rencontreraient et engageraient des
conversations sur la base d’intérêts respectifs. Heureusement, le long
silence des conversations du marché, dû à l’interruption de la consommation
de masse, serait sur le point de cesser. Les marchés, via l’Internet,
deviendraient des lieux de conversation « hautement connectés » via lesquels
le mot « market » perdrait son usage de verbe pour redevenir un nom. Et ce
renouveau de conversation se concentre sur la valeur : non seulement la
valeur du produit mais aussi la/les valeur/s de l’entreprise vendeuse.
– Alors, quel avenir pour le marketing ? Prendre possession des
conversations ? Diriger les conversations ? Etourdir le marché sous des
messages plus forts ? Concurrencer les conversations ? Les relations
publiques sont un exemple de domaine mal en point pour le marketing : il ne
fait même pas bon dire que l’on travaille dans une entreprise de relations
publiques. Quelque chose ne semble pas tourner rond dans cette profession.
Par exemple, un communiqué de presse de l’industrie informatique décrit
généralement une annonce qui n’a pas été faite, pour un produit qui n’est
pas encore disponible, citant des personnes qui n’ont rien dit, et destinée
à un groupe de personne qui n’en ont globalement rien à faire. Les
communiqués de presse sont rédigés de manière malhonnête pour se faire
passer pour des nouvelles, sous une forme facilement intégrable dans tout
article.
– Autre critique du marketing tel qu’on le connait : la plupart des sites
Web corporate ressemblent à des plaquettes, en tout aussi peu informatif et
en plus lourd à manipuler. Pour autant, les sites ne doivent pas devenir des
énumérations de faits informatifs mais sans âmes. Un site doit avoir « une
voix », exprimer un point de vue et mettre en contact direct le visiteur avec
les personnes dans l’organisation. Non seulement les clients veulent parler
avec « de vraies personnes » dans l’organisation mais les employés meurent
d’envie de parler à de vrais clients. Ils veulent se dire la vérité. Un peu
plus loin, on peut lire que le client comprend rapidement si son fournisseur
veut engager une conversation avec lui ou bien si il veut lui ôter l’argent
de la poche, de même que l’on sait rapidement si les employés d’un
fournisseur s’inquiète réellement de leur travail ou si ils ne se séparent
jamais de leur CV au cas où. On devine rapidement si une entreprise a
l’habitude de mentir ou de jouer franc-jeu.
– Pour en revenir au marketing, les technologies industrielles et le
marketing de masse avaient rendu les produits remplaçables, les travailleurs
remplaçables et les clients remplaçables. Aujourd’hui, les nouvelles
technologies semblent rendre remplaçables les marchants. Serait-ce une
revanche du marché de masse ?
– Que devrait faire le bon marchand ? Sans doute vous permettre de parler
avec ses experts. Mais aussi vous mettre en contact direct avec le reste du
marché, grâce au Web. C’est ce que fait Amazon.com avec ses fameux
commentaires et notations des lecteurs. En ce qui concerne le support
technique, les marchants devraient renvoyer vers des communautés ouvertes
dédiées telles que les groupes de discussion Usenet.
– « Si l’entreprise se campe dans des attitudes artificielles, alors ses
hommes doivent la suivre. Si, au contraire, l’entreprise est à l’aise dans
ses baskets, alors c’est un grand soulagement pour le corps corporate ».
– Bref, ce chapitre 4 est assez riche, la critique du marketing « classique »
est intelligente et met en avant un certain nombre de situations dans
lesquelles l’entreprise est mise en porte-à-faux. Ci-avant, ce ne sont que
quelques notes personnelles de passages m’ayant marqués mais il y a beaucoup
plus à apprendre en lisant le document lui-même !

The Cluetrain Manifesto: chapter two

Après le chapitre 6, je continue dans l’ordre avec le chapitre 2
(http://www.gonzonmarkets.com/cluetrain/longing.html). « Entreprendre, est-ce
gérer ? » s’interroge l’un des auteurs. L’entreprise gère ses ressources
financières, matérielles, humaines grosso modo toujours de la même façon :
en déterminant, prédisant, traitant et mesurant des facteurs quantifiables.
Au point de laisser croire que nous devrions gérer nos vies : pour éviter
les risques, les incidents, les injustices, la nécessité de porter attention
à tout et n’importe quoi. Mais, comme en matière de sécurité, même avec le
meilleur système de gestion disponible, il n’existe pas de risque zéro. Les
auteurs nous invitent à nous approprier les risques inhérents au marché sans
nous leurrer quant à leur caractère « gérable ». L’humilité vis-à-vis du
caractère non gérable de l’entreprise permettrait d’adopter une attitude
plus à même de faire profiter celle-ci des réseaux de communication établis
via les nouvelles technologies.

TCM: 1, Internet Apocalypso

La suite de mes notes personnelles sur les passages qui m’ont marqué dans le
ClueTrain Manifesto. Le chapitre 1 du
ClueTrain Manifesto affirme
que nous aspirons à établir des ponts entre
activité professionnelle et centres d’intérêt personnels. Nous cherchons à
nous inscrire dans un monde qui a du sens et non dans un marché qui nous
aliène ni dans une organisation qui nous gère. Pour cela, nous pourrions
bénéficier de nouvelles formes d’échanges, de « conversations », qui émergent
via les technologies issues de l’Internet (mais ayant peu avoir, sur le
fond, avec ces technologies). En particulier, ces conversations foisonnent
d’une part sur le marché (entre consommateurs) et d’autre part dans
l’entreprise (entre employés). Mais un firewall métaphorique les sépare
encore l’une de l’autre. Ce firewall n’est ni plus ni moins qu’une culture
d’entreprise traditionnelle, conservatrice et craintive. La dichotomie entre
le je-travailleur et le je-consommateur se renforce donc. A-t-elle encore un
sens aujourd’hui ? Doit-elle perdurer ? Selon les auteurs, une telle
séparation handicape la capacité de l’entreprise à s’engager dans des
collaborations productives avec des acteurs externes. La sécurité souvent
invoquée comme justification peut aller jusqu’à bloquer l’accès de
l’entreprise aux nouvelles formes de ses marchés. La perspective que des
employés puissent agir de manière autonome dans leurs collaborations avec
des acteurs externes fait peur. Les marchés prendraient-ils peu à peu un
visage humain (cf. « l’Internet à visages humains ») plutôt qu’un profil
statistique ? Le but du jeu serait de construire des communautés ouvertes
conviviales et des « écologies de savoirs » plutôt que de tirer profit de
secteurs démographiques. Comment se fait-il que des entreprises aient besoin
de dépenser des millions en études de marché ? Comment se fait-il que les
entreprises ne connaissent plus leurs marchés par coeur ?
– L’une des nouvelles formes de conversation entre employés pourrait
s’appuyer sur la gestion de la qualité totale (TQM). En effet, le TQM met
l’accent sur le capital de connaissance de l’individu dans sa pratique de
travail et les employés sont donc encouragés à partager ce qu’ils savent
avec les autres employés de l’entreprise, quel que soit leurs positions
respectives dans l’organisation. Les intranet corporate d’entreprises
fidèles aux principes du TQM foisonneraient donc de conversations entre
employés riches de savoirs reconnus et valorisés. Mais force est de
constater que la reconnaissance du savoir des individus par les
organisations est une oeuvre loin d’être achevée.
– La plupart des stratégies e-commerce restent fidèles au schéma marketing
classique qui consiste à rechercher un marché de masse lucratif alors même
que les technologies de l’Internet feraient exploser le marché en une
multitude de niches aux besoins divergents. Les spécialistes du marketing
essaient coûte que coûte de plaquer sur les marchés de l’Internet les mêmes
modèles de diffusion top-down en espérant par exemple faire acheter un même
contenu par des millions de foyers. « Une télévision avec un bouton ‘acheter’
? Wow ! » Ceux-là n’ont encore rien compris à l’Internet et perdent leur
argent avec des concepts de WebTV déjà obsolètes. Les auteurs établissent
également une analogie entre la mentalité « broadcast » des médias
traditionnels et la mentalité bureaucratique de dissémination des pouvoirs
dans l’entreprise pyramidale.
– Finalement, l’important ne semble pas être la technologie mais le
caractère culturellement nouveau du réseautage via ces technologies. Mais
rares sont les dirigeants d’entreprise qui le comprennent : trop peu
nombreux sont ceux dont l’expérience personnelle « en ligne » s’avère
suffisante. C’est pourquoi leur premier réflexe, lorsqu’il s’agit de batir
un intranet, est de tenter de reproduire « en ligne » les structures de
l’organisation (en autant de rubriques hiérarchisées…) et d’imposer des
directives mortifères (« Toutes les pages Web doivent être approuvées par la
Direction pour la Prévention du Travail utile »). En tuant l’enthousiasme des
collaborateurs « de la base » qui possèdent une richesse de savoirs
inévaluable, on obtient souvent un intranet immense, graphiquement « pro »,
très cher mais que tout le monde ignore ou presque.
– Comment valoriser les savoirs ? Pas de manière paternaliste, mais plutôt
en reconnaissant l’autorité que donne la compétence et le métier ;
certainement pas en s’appropriant le travail même artisanal de rédacteurs de
pages. Les entreprises reproduisent souvent des erreurs classiques de
management en essayant de « mettre de l’ordre » dans les intranets : ceux-ci
en deviennent rigides et constipés ; ils finissent par en mourir. Les
gestionnaires d’intranet ne sont plus mus par une conviction personnelle de
contribuer à un travail utile mais par la peur de perdre le contrôle (ou
l’appétit du pouvoir). Dans ces mêmes entreprises, on dépense des millions
pour essayer de savoir qui sont ses clients. « Ils » ne le savent plus. « Ils »
se sont barricadés dans « leurs » bureaux de direction et ont érigé des
firewall par dessus le tout. (Les auteurs du CTM savent faire usage de la
métaphore). Pourtant, bientôt peut-être, ces entreprises ouvriront à leurs
interlocuteurs des portions significatives de leurs intranet -en apprenant à
mieux protéger leurs secrets stratégiques- afin de développer des relations
avec leurs marchés plutôt que d’essayer de s’en défendre. Un maître Zen
aurait dit : « Pour contrôler ta vache, donne-lui un plus vaste paturage ».
Les entreprises qui en sont déjà là sont en perpétuelle recherche
d’informations de valeur à partager avec leurs clients et prospects, qui via
le Web, qui via des sites de téléchargement, qui via des mailing lists ou
toute autre forme de communication. Leur souci principal n’est plus de
protéger leurs données sans discernement mais d’offrir le plus
d’informations possibles. C’est ainsi qu’elle restent en contact avec le
marché, qu’elles entretiennent leur positionnement concurrentiel et qu’elles
retiennent l’attention de leurs clients. Ce type d’entreprises créent une
nouvelle forme d’identité institutionnelle : non pas une identité basée sur
les campagnes de presse à répétition pour la notoriété de la marque, mais
une identité basée sur une communication personnalisée et pleine de sens. Le
seul moyen de paraître authentique sur les nouveaux marchés en ligne serait
de donner le pouvoir aux employés de partager le plus largement possible
leur intelligence. Personnellement, la combinaison de cet enjeu avec celui
de la logique de guerre économique me paraît un challenge intellectuellement
très alléchant.
– Les entreprises savent en général peu ce qui se dit sur elles via
l’Internet. Mais, en dehors de celles qui sont complètement à côté de la
plaque, elles sont toutes très gênées de savoir que des conversations les
concernant ont lieu et qu’elles n’ont aucun contrôle sur celles-ci. Et, pour
finir par une appréciation personnelle, je ne pense pas que les options du
type « management des perceptions » à la Burson-Marsteller soient des
solutions acceptables pour une entreprise honnête.

Développement Web durable

Comme le dit cette FAQ sur les standards, les
développeurs Web devraient respecter les standards du Web
parce que nul ne sait ce que demain nous réserve : ce
n’est pas parce qu’un développement Web est supporté par tel ou tel matériel
ou logiciel dominant d’aujourd’hui qu’il en sera autant demain ; voulez-vous
avoir à réécrire vos applications ? Maintenir des standards universels
permet de prévenir les risques tout en encourageant l’innovation. Se
conformer aux standards du Web peut donner aux pages Web une meilleure
visibilité dans les moteurs de recherche et facilite l’accès et l’analyse
des informations contenues dans les pages par des automates tels que les
moteurs de recherche ou des outils de conversion de format (vers PDF, Word,
affichage sur télévision, sur PDA, ou tout autre support à venir…).
L’utilisation de services validant automatiquement la conformité d’un
développement à un standard ouvert permet de faciliter et d’accélérer la
correction de ce développement. Le respect des standards garantit une
reprise en main plus aisé du code par un nouveau développeur.
« Les mêmes principes s’appliquent à tous les types de sites Web. Même si
s’éloigner des standards et tirer profit des fonctionnalités spécifiques à
un navigateur peut être diablement tentant, l’augmentation de
l’accessibilité offerte par les standards sera bien plus profitable sur le
long terme. »
On distingue à ce titre les standards « ouverts » (objets de spécifications
stables, largement disponibles et conçues pour durer et dans un souci
d’interopérabilité) des standards « du marché » (domination commerciale d’un
logiciel à un instant donné). Par exemple, un standard « ouvert » récent et
sans doute garant d’économies pour l’avenir est XHTML 1.0. De même, pour
manipuler les objets dont sont constituées les pages Web (côté navigateur),
il convient d’adopter ECMAScript et le Document Object Model (DOM) du W3C
par opposition à un JavaScript et un DOM propriétaires.

Apache 2.0 pour faire quoi ?

Selon InternetNews, le
principal apport de la version 2.0 d’Apache est un gain en scalabilité.
Apache 2.0 offre une plus grande flexibilité aux administrateurs systèmes
puisque ses Multi-Processing-Modules (MPM) permettent de traiter les
requêtes soit via des threads « à la Windows » soit via des process « à la
Unix », quelque soit le système sous-jacent. De plus, Apache 2.0 s’appuie sur
un composant appelé Apache Portable Runtime (APR) qui permet une meilleure
portabilité du produit et donc un support de Windows a priori aussi fiable
sous Windows que sous Unix (à la stabilité de l’OS près). Enfin, les
mécanismes de « filtres » de cette version permettent d’imaginer de nouvelles
fonctionnalités de traitement dynamiques des requêtes puisqu’ils permettent
par exemple d’enchaîner plusieurs modules de traitement sur le résultat du
traitement de requête par un CGI.

Cluetrain Manifesto : Chapter Six

Il a bien fallu que je m’y mette à la lecture du Cluetrain Manifesto puisqu’il semblait s’agir d’une référence indispensable pour l’utilisation d’Internet dans le monde professionnel. Mes notes de lecture, dans le désordre : commençons par le chapitre 6 (au hasard) :
Pas grand chose d’essentiel, sauf les bons tuyaux de la fin, à destination des dirigeants d’entreprise qui « veulent s’y mettre » (aux usages intelligents des nouvelles technos) : n’espionnez pas vos employés, ne
construisez ni système de knowledge management ni portails corporate si ils ne sont destinés qu’à relayer la bonne vieille propagande « corporate », ne faites pas appel à des experts en motivation et… après quelques dizaines d’autres bon tuyaux du même ordre, ne vous fiez pas aux listes de bons tuyaux. Ce chapitre se conclut par une invitation à prendre peur : il n’existe pas de recette pour « s’y mettre » : la piste s’efface à l’entrée dans la jungle…

SW and AI, Prolog and RDF

Web Sémantique & Intelligence Artificielle II, le retour ? C’est ce que suppose l’article
http://www.xml.com/lpt/a/2001/04/25/prologrdf/index.html. Comme argumentation est exposée une approche de chargement et de traitement de graphe RDF à l’aide de Prolog. La règle Prolog implémentée est présentée comme une application d’inférence à base de RDF. Les inférences RDF permettraient des formes de traitement, transformations et requêtes similaires à SQL mais « avec moins de travail » et « plus de clarté ». Cet article invite le lecteur à expérimenter sur RDF la puissance des traitements implémentables en Prolog (forward et backward chaining par exemple) voire à implémenter rapidement des systèmes déployables en production à grande échelle.