Archives pour la catégorie Développement

SolutionsLinux 2004

Ouhla, la, quel salon que Solutions Linux 2004 ! Rien de que des gens très intéressants :

  • le directeur d’une SS2L qui a atterri à ce poste après de nombreuses années de bons et loyaux services au sein d’un groupe du CAC40 qui m’emploie actuellement et qui est réputé pour sa gestion « bon père de famille », ou comment reprendre une société qui a été mal en point en nommant à sa tête une personne incarnant l’idée de « croissance durable »,
  • un réseau d’ « entreprises agiles » (Ingeniweb, Pilot Systems, Blue Dynamics, …), les Zope Service Providers de l’EuroZope Association, animé par le gourouisé Paul Everitt
  • Paul Everitt lui-même, qui non seulement déniche grâce à son réseautage permanent des projets commerciaux qui me font baver d’envie, mais prophétise également avec conviction un bel avenir pour les ZSP
  • d’autres spécialistes Zope mais qui n’ont pas rejoint le courant Plone ; je retiens notamment le travail de la société Emencia sur le léger Zwook ; Zwook cible la gestion de contenu plus bas de gamme que Plone (ce n’est pas péjoratif) : morale de l’histoire, bien que moins flexible et moins puissant, Zwook offre des fonctionnalités intuitives (quoique d’ergonomie moyenne) qui permettent par exemple de créer/modifier des skins via le Web sans avoir à toucher une ligne de code (sans bidouilles les ZPT ni même les CSS). Mais ce n’est sans doute qu’une question de temps avant que Plone propose quelque chose d’équivalent.
  • la SS2L (Société de Services en Logiciels Libres) Linagora qui m’a impressionné par son expérience autour de la gestion d’annuaires ; ils semblent avoir développé une approche open source de la problématique de la gestion des droits ainsi que de l’intégration de données d’annuaires (méta-annuaires) qui semble empreinte de pragmatisme, mais si elle manque de maturité pour donner lieu à la distribution de produits bien packagés pour y répondre.
  • des copains d’école ! Chez Nexen, on fait aussi dans la « croissance durable » et leur réputation dans le monde PHP francophone n’est plus à faire ; on annonce la publication d’un magazine ciblant les usages de PHP dans le monde de l’entreprise… prometteur !
  • une preuve vivante que le monde est petit : sur le stand de mes copains d’école, j’ai croisé un type qui a eu le culot de me prétendre que l’offre de Gitoyen était pourrie et que les gens de Globenet étaient tous des nazes incompétents alors que primo ce sont aussi des copains à moi et secondo j’admire leur présence au sein le monde associatif ; il m’a suffit de l’entendre pour comprendre qu’il s’agissait du dévoué Benjamin, maître des systèmes de Globenet ! heureux d’avoir enfin pu mettre un visage sur ton nom Benjamin.
  • le Monsieur Linux d’IBM pour l’Europe de l’Ouest avec qui j’ai eu une discussion très intéressante sur l’avenir de l’open source vu par LE géant de l’informatique : linux est un standard incontournable pour qui veut maintenir son leadership sur le marché. Par contre, autant les solutions open source pour l’infrastructure et la sécurité ont fait leurs preuves, autant l’offre open source sur la couche applicative n’est pas encore assez visible sur le marché pour retenir l’attention des titans. Et c’est délibérément qu’IBM ne veut pas anticiper les choses en la matière et se contente de se concentrer sur l’infra, en lorgnant un peu du côté du poste de travail histoire de suivre les initiatives de Novell et de SUN. D’où la juste prophétie de Paul Everitt :
    I picked a deal size (50-250k) that excludes the Sapients and IBMs. That’s just too small for their radar. Which is good, because (sadly) as open source crosses the chasm into the mainstream market, the new customers are going to want a cathedral on the supplier side to balance the bazaar on the software side.
    I say sad, because it means spectators will show up, after all the small companies did all the work, and these big boys will take all the money. I think this is unfair. But, so what, life is unfair, and this happens all the time.

  • des gens de chez Jouve, tiens, tiens… mais eux aussi intéressés sans doute avant tout par les offres pour l’infrastructure plus que pour l’applicatif

Bref, un salon stimulant et qui promet des années à venir riches en rebondissements pour l’avenir de l’open source dans la couche applicative.

Clavier virtuel UNICODE

Pour faire un annuaire international qui identifie les gens de manière permanente (même si la personne s’en va et revient, on sait que c’est bien la même personne), rien de mieux que de s’appuyer sur le prénom, le nom et la date de naissance de l’individu. Quel nom ? Le nom d’état civil de naissance et pas un autre. Dans quel alphabet ? Dans l’alphabet « officiel » de l’état civil de naissance de l’invididu ! En effet, M. Müller en Allemagne risque de se faire appeler M. Mueller en France. Et telle personne née en Chine aura du mal à faire saisir sous nom sous forme idéographique dans un système de paye français… Morale de l’histoire, il faut recourir à la translitération et normaliser celle-ci (ISO proposent un certain nombre de normes en la matière). Mais les difficultés ne sont pas terminées. Car pour pouvoir garantir la normalité de la translitération, il est nécessaire de ne pas laisser tout un chacun procéder à la translitération. Il est donc nécessaire de disposer d’un service centralisé de translitération (une appli web). Et pour pouvoir tout de même saisir les prénom et nom de l’individu dans son alphabet d’origine dans cette machine à translitérer, encore faut-il pouvoir saisir des caractères et idéogrammes non supportés par le clavier de l’opérateur de saisie. Là encore, il y a des solutions : les claviers virtuels UNICODE. Ces petits morceaux de code permettent d’afficher un clavier virtuel dans un navigateur Web, clavier supportant tous les jeux de caractères existant (dans la norme UNICODE). Voici les claviers virtuels UNICODE que j’ai repérés :

Ticle and Rope

The Ticle project is going on. It tries to add semantic abilities to Plone. But do the Ticle guys realize that they are kind of reinventing RDF ? or is it just me ? Wouldn’t they better rely on an existing RDF implementation as the ROPE project is trying to do on a lower layer (trying to equip Zope instead of Plone) ? I’m confused… and impatient to see a semantic Plone (or even Zope) in action ! Anyway, keep on the enthusiastic work guys !

Développement externalisé à l’offshore

Vincent Massol, un ancien d’Octo Technologies semble-t-il, fait le point sur l’utilisation des méthodes de développement dites « agiles » dans le cadre de projets de développement externalisés à l’offshore. J’avoue que je n’ai pas encore consulté cet entretien (video). Mais j’ai déjà lu la discussion qui s’en est suivie. J’en retiens les points suivants :

  • les outils d’issue tracking jouent un rôle déterminant dans la mise en place d’un processus efficace de communication avec le sous-traitant
  • à l’offshore, il est plus difficile (voire impossible) pour un chef de projet de deviner l’aisance ou les difficultés rencontrées par les développeurs au quotidien ; d’où le risque de passer à côté d’erreurs graves
  • même en faisant des itérations rapides (livraisons toutes les 2 semaines), il est nécessaire de formaliser (via UML par exemple) les use cases de manière détaillée à chaque itération
  • de fréquents voyages allers-retours sont nécessaires
  • l’équipe offshore doit avoir un chef d’équipe : il n’est pas possible de gérer des relations individuelles multiples à distance
  • il est nécessaire d’avoir des cycles de livraisons courts et d’intégrer chaque livraison de manière continue
  • les tests doivent constituer « l’ultime documentation »
  • les décalages horaires constituent davantage un frein qu’un facteur positif
  • les logiciels de messagerie instantanée sont un moyen très apprécié de coordination quotidienne
  • dès qu’une personne sur site doit travailler en relation avec une personne distante, il est nécessaire d’organiser une rencontre physique préalable faute de quoi la relation interpersonnelle ne peut s’établir correctement et le travail échoue
  • le moindre détail doit être documenté, jusqu’à la position de chaque bouton à l’écran, la police des libellés affichés, etc. faute de quoi la société offshore qui travaille au forfait fournira un résultat ayant des « finitions » défectueuses
  • il est souhaitable d’organiser une réunion quotidienne d’une durée d’au moins une demi-heure avec téléphone + videoconf ou chat + videoconf, à l’heure qui convient le mieux aux deux équipes ; cette réunion doit être préparée à l’avance chaque jour et, sauf exception planifiée, la réunion doit s’interdire tout travail du type « brain storming » (ce n’est pas une réunion de créativité)
  • les échanges en vue de créativité « brain storming » doivent avoir lieu sous forme de texte (wikis, mails, chat, …)

Le carnet Web DCLab fournit des notes et indications complémentaires pour bien travailler avec des sociétés à l’offshore.
Mais… j’apprends que ma société revient sur ses ambitions initiales d’externalisation à l’offshore et adopte un discours plus prudent suite à quelques expérimentations et, surtout, suite à l’apparition d’objectifs stratégiques considérés comme plus prioritaires que l’externalisation à l’offshore. Les inquiétudes sociales liées à la délocalisation d’emplois informatiques contribuent sans doute à ce revirement. Est-ce un signe des temps ? Le signe que les sociétés ajusteraient leurs ambitions aux possibilités réelles des modes de fonctionnement avec des sociétés offshore ? Ou bien le signe d’une prudence dans le discours pour ne pas effrayer la populace ? Ou tout simplement le signe que le gain à espérer de l’externalisation à l’offshore ne suffit pas à placer ce genre d’opérations parmi les top priorités d’une direction informatique ? L’avenir le dira sans doute.

Sortir de Microsoft Access

Comment extirper le contenu (tables, requêtes, formulaires, états, macros, modules, …) d’une base Access pour le faire migrer vers une base plus saine en vue d’en faire une appli Web ? Il existe plusieurs logiciels qui permettent d’effectuer l’opération d’export :

  • MDBTools, logiciel libre (licence GPL) en version beta, fonctionne sous linux
  • DBTools, freeware qui permet d’importer dans MySQL des schémas et données provenant d’Access, sans requérir de connexion ODBC
  • MySQLFront, freeware similaire à DBTools, permet d’importer des schémas et données dans MySQL, requiert une connexion ODBC à Access, mais ne serait plus supporté par son auteur
  • Access converter, Java Edition, 695$, convertit en Java les macros, modules et autre code VB d’une application Access, convertit les états Access en états Crystal Reports, mais ne semble pas faire migrer les tables et requêtes
  • Access to MySQL v.1.5, shareware à 39.85 $, fonctionne sous Windows, n’extrait que les tables (et sans les jointures), importe le schéma dans une base MySQL
  • MyAccess, shareware. de 30$, add-in pour Access qui convertit le schéma de données en schéma MySQL à condition de disposer d’une connexion ODBC vers la base MySQL cible, ne semble faire migrer que les tables et peut-être les requêtes

Une explication de la problématique de migration d’applications Access est proposée ici. Voir aussi ceci.

Formations Python/Zope/Plone

En 2004, une série de formations Python/Zope/Plone est organisée sur quatre continents par une coallition de huit sociétés prestataires de services spécialisés dans ces technologies. Le cursus complet représente 15 jours pleins (depuis l’initiation Python jusqu’au développement avancé avec Zope et Plone). Les pays dans lesquels ce cursus sera enseigné sont l’Afrique du Sud, la Suisse, l’Allemagne, le Danemark, Irlande, la Grande-Bretagne, l’Australie et les USA (Californie). Ces formations auront lieu, pour la plupart, dans le premier semestre 2004.

L’agrégation de contenus raconté par la FING

La Fondation Internet Nouvelle Génération a publié une interview de deux promoteurs francophones des technologies informatiques de syndication puis d’agrégation de contenus (formats RSS). Quelques extraits :

…les agrégateurs de news sont en train de modifier notre façon de collecter et d’organiser l’information numérique.

Les gros sites d’information n’ont pas à s’inquiéter s’ils se contentent de mettre les titres et résumés des articles dans leurs sources RSS. Les lecteurs doivent toujours aller sur le site Web pour lire l’article, et les publicités affichées sur le site. Les éditeurs doivent donc saisir l’opportunité de tester sans grand investissement une source RSS sur une zone de leur site. RSS est si simple à mettre en oeuvre que ça ne sert à rien de tergiverser pendant des mois, essayez et analysez l’impact

RSS constitue une alternative aux newsletters email :

Avec RSS, […] c’est l’utilisateur qui contrôle son abonnement. […] vous pouvez surveiller les actualités d’un volume de sites beaucoup plus important. Ceci sans le stress associé aux emails. […] Les newsletters email sont […] de plus en plus vécues comme une agression […]

Et la boucle de la production-syndication-agrégation de contenus est bouclée grâce aux carnets web :

Grâce à RSS, chacun peut en effet à la fois publier sa propre source d’informations et s’abonner à d’autres sources.

Comparaison des éditeurs HTML WYSIWIG en ligne

Les éditeurs HTML WYSIWIG (What You See Is What You Get) en ligne sont des logiciels qui permettent à des utilisateurs de mettre en forme des pages Web simplement à l’aide de leur navigateur Web habituel, sans avoir à installer de produit sur leur poste de travail (sans avoir à installer des produits tels que Dreamweaver de Macromedia par exemple). Pour faire plus simple, on appelle ces logiciels, des éditeurs TTW (Trough-The-Web). Cette étude universitaire compare les meillleurs éditeurs TTW actuels, parmi lesquels le fameux Epoz.

Comprendre REST

Pour répondre à une question posée sur ce carnet, voici ma collection de liens vers les ressources que j’ai trouvées les plus abordables pour comprendre ce qu’est le modèle architectural REST (REpresentational State Transfer) (par ordre décroissant de digestibilité) :

ZEO et « scalabilité » de Zope

ZEO est un produit logiciel (distribué sous licence open source) qui permet, à partir du serveur d’application Zope, de constituer des architectures techniques offrant de bonnes capacités de disponibilité et de montée en charge. ZEO est une solution client-serveur qui permet à plusieurs serveurs Zope de partager le même base de persistence objet ZODB. Les schémas de cette présentation brésilienne de la bête vous en disent plus. A voir également : le produit (commercial) « Zope Replication Server » de la société Zope Corporation (à l’origine du développement de Zope). ZRS permet de répliquer une base ZODB de manière à ce qu’elle ne constitue plus le point critique de l’architecture.

La place de PHP dans l’économie française

Plus des trois quarts des 20 plus grandes entreprises classées par bénéfice utilisent la technologie PHP pour un ou plusieurs de leur site internet (site mère, filiale, site promotionnel etc..).

C’est ce que révèle une étude de la SSII Globalis. Maintenant, certes, les plus grandes entreprises françaises sont tellement grandes qu’elles utilisent sans doute toutes les technologies les plus répandues. On peut donc au moins en déduire que la technologie PHP est une technologie parmi les plus répandues. Et on peut aussi confirmer que l’image de PHP « langage pour site perso » est assez éloignée de la réalité.

« Open sourcer » des développements spécifiques

Redistribuer des développements spécifiques sous licence « open source » (« open sourcer » des développements spécifiques) peut constituer une brique importante d’une stratégie informatique visant à se doter d’une architecture durable. Un témoignage sur Slashdot présente les arguments utiles pour convaincre une direction informatique du bien-fondé d’une telle démarche :

L’argument le plus simple pour la plupart des managers est du type : « vous bénéficiez du travail de N programmeurs mais vous ne payez le salaire que de M d’entre eux. » Et vous obtenez du test gratuit de certaines parties de votre produit. Vous pouvez également renforcer le soutien de la direction en mentionnant occasiollement : « Eh, je viens de resynchroniser nos modifications du package TRUCMUCHE, and j’ai vu que quelqu’un vient d’y ajouter le module TRUCBIDULE que nous justement l’intention de développer. » Cela donne à votre direction la douce et agréable sensation d’obtenir quelque chose à partir de rien.

Plus loin, il est ajouté, sur le même ton quelque peu cynique :

Dans de nombreux cas, bien sûr, contribuer au code open source ne faisait pas partie des intentions premières. L’idée d’origine était seulement d’utiliser un module pioché dans une archive quelconque. Mais parfois on découvre que le module ne fait pas exactement ce que l’on attendait de lui. Avec les logiciels libres, on peut résoudre ce problème. Et on donne ses modifications en retour, bien sûr. Ensuite, on en parle à la direction, qui hausse systématiquement les épaules et va s’occuper de quelque chose de plus intéressant. Si il y a débat, celui-ci peut être abrégé en rappelant quelque chose du genre : « Ce module nous a permis d’économiser plusieurs mois de développement ; passer un jour à résoudre un problème et à publier nos modifications est un petit prix à payer pour un tel bénéfice. »

Jon Udell complète ce témoignage par une analyse plus circonspecte de la situation :

Même lorsque les développeurs maison sont prêts à contribuer en retour, leur code (à juste titre) n’est pas toujours le bienvenu. ‘Le propriétaire d’un projet open-source froncerait les sourcils devant des modifications proposées par des personnes qui n’ont pas encore montré patte blanche […] Mais le développeur maison n’a ni le temps ni la disponibilité suffisante pour montrer patte blanche. Résultats : de multiples duplications maison (des « forks ») et la perte de ressources qui en résulte. »

Jon Udell rapporte également le terme de « releasability remediation » qui semble désigner l’activité consistant à rendre un code redistribuable au regard de la bureaucratie ambiante (restriction aux exportations, mesures de sécurité de l’entreprise, etc.).
Son article évoque ensuite diverses formes de contribution des entreprises aux projets open source dont elles bénéficient : publicité (via un bel enrobage dans des carnets Web, des discussions et des messages dans Usenet) et subventionnement de recherches académiques. La question qui reste ouverte est celle de la meilleure forme de contribution par l’entreprise à ces projets. Dans leurs commandes à leurs prestataires informatiques, les entreprises devraient-elles faire l’effort financier nécessaire à la redistribution de leurs développements spécifiques à base de logiciels open source ? Comment valoriser cet effort auprès de l’actionnaire et donc de la direction générale ?

Développement d’une architecture informatique durable

Les grandes entreprises ont besoin de stratégies informatiques, en particulier en matière d’architecture applicative. Voici donc une esquisse de stratégie architecturale.

  1. Objectifs stratégiques
    • sécuriser l’environnement informatique : maintenir la sécurité de fonctionnement du système d’information, faire cesser la prolifération désordonnée des technologie, maîtriser l’incendie du e-business
    • optimiser les économies : réduire les coûts sur le long terme, gagner en productivité
    • bâtir un ordre social pour la communauté informatique : ordonner les investissements informatiques, se doter d’une politique, de règles d’architecture, de processus de contrôle, construire une communauté interne pour soutenir et faire appliquer cette politique
    • => « triple bottom line » => comment assurer développement durable d’une architecture informatique ? une architecture « future-proof » ?
  2. Objectifs tactiques : construire une architecture applicative durable …
    • … du point de vue économique : à moindre TCO = « scalable » (évolutivité, capacité à supporter des développements futurs à moindre coût), exploitable et maintenable (minimiser les coûts récurrents), à moindre investissement (licences logiciells, …)
    • … du point de vue écologique : sûre et robuste quelles que soient les évolutions du reste de l’environnement informatique (sécurité, interopérabilité, portabilité, évolutivité), sobre en ressources (en ressources réseaux, en infrastructure), assurant une autonomie vis-à-vis de son environnement (indépendance vis-à-vis des politiques commerciales des fournisseurs, indépendante de l’évolution des métiers de l’entreprise, indépendante des évolutions de l’organisation de l’entreprise à moyen terme y compris acquisitions et cessions),
    • … du point de vue social : appuyée sur un modèle de gouvernance durable, qui implique toutes les parties prenantes de la gestion des systèmes d’information (y compris les fournisseurs et éditeurs, les services utilisateurs, les équipes informatiques, la direction générale), offrant des ancrages de l’organisation dans des communautés locales et des réseaux de partenariat étendus (avec d’autres entreprises partenaires, avec les futurs gestionnaires de cette architecture, …)
    • donc appuyée sur les principes architecturaux suivants :
      • couplage faible et couplage tardif : les composants mis en oeuvre doivent offrir une modularité extrême, pouvoir évoluer indépendamment les uns des autres, être « agnostiques » sur l’usage qui sera fait des données qu’ils traitent ou produisent (de manière à en maximiser les opportunités de réutilisation), faire les hypothèses les plus réduites possibles sur les évolutions à venir du S.I., ne pas requérir de vision globale (ni d’étude globale) préalable à leur mise en oeuvre, supporter une dynamique d’évolution « en bazar » plutôt qu’ « en cathédrale », s’assembler selon le modèle REST (REpresentational State Transfer) plutôt que selon le modèle RPC (Remote Procedure Call)
      • l’architecture applicative est isolée des métiers : de même que la fonction financière de l’entreprise peut être rendue indépendante des spécificités de ses métiers, l’architecture applicative, pour être durable, doit être considérée comme indépendante des métiers d’entreprise ; sa portée est universelle dans l’entreprise ; son universalité offre des opportunités de benchmarking et de partenariat étendues avec les acteurs externes
      • respect absolu des standards les plus ouverts possibles : qu’il s’agisse d’un standard de facto (informatique « legacy », monopole commercial, …) ou de jure (spécifié par un organisme de normalisation), un standard est ouvert si :
        • il « vient de l’Internet », i.e. on peut observer un grand nombres de ses implémentations sur l’Internet, ses spécifications détaillées sont publiées sur l’Internet, la communauté qui l’a élaborée privilégie l’Internet comme mode de collaboration,
        • il dispose d’implémentations nombreuses et diverses et l’une de ses implémentations est distribuée sous une licence de type « open source »,
        • ses spécifications sont élaborées par une communauté ouverte : regroupant des acteurs d’origine et de taille diverses, avec une barrière à l’entrée très basse, et sachant tirer partie des contributions qui lui sont adressées sur la base de l’intérêt objectif de celles-ci et non de l’identité du contributeur
  3. Objectifs opérationnels
    • contrôler l’architecture par le biais des relations fournisseurs : favoriser systématiquement la mise en concurrence des fournisseurs informatiques, n’acquérir une technologie que lorsqu’elle s’accompagne d’une offre de services supportée par une communauté de prestataires à la fois diversifiée (plusieurs sociétés de services) et dynamique (nombreuses références, nombreuses contributions), ne placer des fournisseurs en situation de monopole (contrats cadres) qu’à condition de préparer le changement futur de fournisseur (si les conditions contractuelles ne sont pas respectées ou bien, tout simplement, à l’issue du contrat), rester systématiquement dans une position de fermier (« je cultive ma terre ») plutôt que de métayer (« je cultive la terre du propriétaire », en l’occurence celle de mon fournisseur), piloter les choix logiciels par les principes architecturaux (couplage faible et tardif, respect des standards)
    • open sourcer l’architecture : c’est-à-dire externaliser les coûts de développement auprès de tiers par le biais d’une redistribution sous lience « open source » des adaptations spécifiques et développements maison, de manière à annuler les coûts d’investissements (pas de coûts de licences à l’achat) et de manière à mutualiser les coûts de développement et de maintenance avec des tiers (autres entreprises utilisatrices, sociétés de services informatiques, informaticiens indépendants) ; pour cela, redistribuer systématiquement les développements maison non stratégiques (non liés à un avantage concurrentiel certain) sous licence « open source »
    • préférer les choix « juste-assez » aux choix « idéaux » (« le mieux est l’ennemi du bien ») : pour évaluer la disponibilité en compétences informatiques nécessaires à l’exploitation et la maintenance de la technologie nouvellement acquise, ne pas confondre la disponibilité suffisante de compétences et la disponibilité maximale de compétences ; appuyer le choix de nouvelles technologies à acquérir non pas sur leur degré absolu de sophistication (ce qui se paie en compétences d’exploitation) et de popularité médiatique (ce qui se paie en coût de licences et de support) mais sur l’adéquation entre celle-ci et le besoin qu’on en a ; si votre système d’information est urbanisé, préférer l’approche « citadine » à l’approche « 4×4 »

Le secteur sans but lucratif

Edith Archambault a effectué un travail d’étude qui est devenu une référence pour décrire l’organisation du « secteur sans but lucratif en France et dans le monde ». Voici, ci-après, quelques informations de synthèse glanées dans cette étude.
De plus en plus d’associations loi 1901 se créent en France, notamment pour incarner des solidarités spécialisées (soutien aux victimes d’une même maladie rare, d’un attentat, etc.). Le « tiers secteur » représente 5% des emplois salariés en France (soit environ 1 million de salariés), ce qui est équivalent au volume de l’emploi dans l’agriculture, par exemple. L’emploi salarié dans les associations croît en moyenne de 3,4% chaque année. Toutefois, il inclut un grand nombre d’emplois temporaires ou atypiques (emplois jeunes…). Le budget du tiers secteur est d’environ 45 milliards d’euros, soit l’équivalent du chiffre d’affaire de l’ensemble des services d’eau, gaz et électricité ou encore l’équivalent de la construction mécanique. Il faudrait ajouter à cela l’estimation monétaire du travail bénévole. Le poids du secteur associatif attendrait alors 75 milliards d’euros. Les principaux secteurs d’activité des associations sont les suivants :

  • la culture et les loisirs : 42% du nombre d’associations, 47% du bénévolat, dédiés à l’entraînement sportif, aux mouvements de jeunesse et aux clubs du troisième âge ainsi qu’aux associations culturelles
  • les services sociaux : 33% des dépenses courantes du secteur, 40% de l’emploi du secteur associatif, 21% du nombre d’associations, 16% du bénévolat avec les hôpitaux privés non lucratifs (qui assurent 16% des activités sanitaires en France, loin derrière le secteur public, mais avec une plus grande spécialisation sur le traitement du cancer, de la toxicomanie et la rééducation), les maisons de retraite, et les services sociaux vers les pauvres et les populations en difficulté (handicapés), ainsi qu’avec les services de procimité et de maintien à domicile ; les associations emploient environ 60% des travailleurs sociaux
  • l’éducation et la recherche : 25% des dépenses courants, 21% de l’emploi, avec notamment l’enseignement privé dont 95% d’écoles privées catholiques ainsi que la plupart des écoles de commerce et les associations de parents d’élèves
  • Il est intéressant de noter que les activités d’aide internationale (humanitaire), les fondations et la défense de l’environnement ont un poids économique extrêmement faible malgré une visibilité médiatique et politique élevée.

60% des ressources du secteur associatif proviennent de financements publics dont le premier pourvoyeur est la sécurité sociale, devant les caisses de l’Etat (surtout pour l’enseignement privé) et les communes (pour l’entraînement sportif et les activités culturelles). L’idée que l’Etat délègue aux associations certains services publics est courante. Les dons individuels aux associations sont peu répandus en France (par rapport aux pratiques des autres pays européens par exemple) car la majorité des français a tendance à considérer que ce mode de financement fait double emploi avec l’impôt. Les recettes privées des associations assurent cependant un tiers de leurs revenus, principalement sous la forme des cotisations de leurs membres. Actuellement, ces financements évoluent vers une privatisations des ressources : moins de soutien public, plus de ressources propres. Le bénévolat progresse également de manière considérable.