Pourquoi professionnaliser les associations ?

Dans le cadre du wecena de sa société, Florence conduit une mission de conseil auprès d’une association du secteur handicap. Dans cette interview, elle explique pourquoi et comment les entreprises peuvent aider le monde associatif à gagner en rigueur et en sécurité.

Jean (Wecena) : Florence Dietsch, tu es consultante chez Neoxia, cabinet de conseil en systèmes d’informations. Quel est ton métier ?

Florence (Neoxia) : Je suis consultante sénior en organisation et systèmes d’information. J’interviens actuellement dans des projets de transformation d’entreprises ou d’administrations portant sur la qualité logicielle et sur l’usage des tablettes de type iPad dans le cadre de l’enseignement.

Jean : Ta hiérarchie t’a proposé de consacrer quelques jours de travail à une association de solidarité, entre deux missions lucratives. Comment t’ont-ils présenté la chose ?

Florence : Il s’agit d’une décision et d’un mécénat de mon entreprise, que j’effectue donc dans le cadre de mon travail normal. J’ai d’autant moins hésité à y contribuer que c’est tout à fait dans la lignée de mes engagements personnels en tant que bénévole auprès d’associations et en matière de solidarité.

Jean : En quoi consiste ta mission pour cette association ?

Florence : L’association Dyspraxique Mais Fantastique (DMF) regroupe des familles d’adultes et d’enfants handicapés du fait de leur dyspraxie. C’est un trouble de l’apprentissage qui touche plus de 5% des enfants en France. Ça leur pose d’énormes problèmes à l’école ou dans la vie de tous les jours. L’école n’est pas encore assez adaptée à ces handicaps et DMF mène plusieurs projets pour aider la société à s’adapter à la dyspraxie.

Pour cette mission, les bénévoles qui dirigent cette association ont demandé à Neoxia de les aider à analyser leurs procédures de gestion financière et de proposer des améliorations dans ces procédures. Ma mission permet également de proposer des améliorations dans leurs pratiques et outils de communication interne. Je suis donc chargée de mener à bien cette mission de conseil avec le soutien de quelques collègues.

Jean : Pourquoi as-tu accepté de te porter volontaire pour cette mission ? Qu’est-ce qui t’attire dans le fait de rendre service à cette association ?

Florence : En soi, je trouve que cette mission est très intéressante. Elle est étroitement liée à mon métier habituel de consultante. En plus, aider une association donne un intérêt supplémentaire à la mission car l’association a une forte utilité sociale. Alors j’essaie que ma mission fasse le plus grand bien possible à cette association.

Jean : Quel est le rôle que joue Wecena dans tout ceci ? Qu’est-ce que Wecena apporte à cette mission ?

Florence : Wecena repère les difficultés des associations qui pourraient être traitées par des sociétés de conseil et de service en informatique comme Neoxia. Ensuite, Wecena organise et supervise ces missions de manière à ce qu’elles puissent être menées à bien par des consultants qui n’ont que quelques jours à y consacrer entre deux chantiers lucratifs (ce qu’on appelle les périodes d’inter-contrat).

Jean : Ta mission pour cette association se termine bientôt. Qu’as-tu découvert ou appris au cours de cette mission ? Qu’est-ce qui t’a le plus surpris ?

Florence : Je ne connaissais pas la dyspraxie. La mission m’a permis de découvrir ce handicap et j’ai été abasourdie par le nombre de personnes concernées. En particulier, pour les enfants à l’école, ça fait 1 enfant concerné sur 20 soit plus de 1 par classe !

Ce qui me frappe aussi, avec les associations, c’est à quel point elles ont besoin de se professionnaliser. Pour gérer des problèmes de la taille de la dyspraxie, les associations devraient disposer d’énormes moyens. Mais ce n’est pas évident à gérer quand on vient d’une culture de familles et de bénévoles. Avec les dons collectés pour réaliser les projets, il y a toujours un risque de dérapage, d’incompréhension ou de mauvaise gestion. Les pratiques de contrôle, de communication et de gestion que l’on rencontre dans les entreprises ou les administrations bien gérées ont vraiment leur utilité pour les associations, surtout
pour celles qui grandissent et mènent des projets ambitieux.

Jean : Penses-tu que c’est le rôle de sociétés de conseil et de services en systèmes d’information comme Neoxia que de faire du wecena ? Pourquoi ?

Florence : Bien sûr ! Qui d’autre ?